Les contes philosophiques de Jean Rigaud

Orientation

Le raz-de-marée a tout englouti. Sur le haut plateau le narrateur, isolé, se met en marche, muni de quelques instruments, produits non renouvelables d’une haute technologie, échappés au cataclysme. Les contrées qu’il traverse sont peuplées, quand elles sont peuplées, de tribus très archaïques figées dans l’immobilisme. Elles lui accordent toujours l’hospitalité, mais pour un temps seulement : à chaque halte sa différence le fait rejeter car la perturbation que son passage engendre est délétère.
Il souhaiterait pourtant s’intégrer à nouveau ; il se sentait si bien, naguère, quand il avait sa place dans la société. Cette société si élaborée, il ne la reconnaissait pas encore comme répressive. Son aveuglement se dissipera peu à peu, grâce à des rencontres avec des personnages marginaux et voyants qui sauront lui suggérer d’aller plus loin, encore plus loin vers une aube nouvelle, l’aube qui succède à un effondrement nécessaire. Obligé à une quête qu’il n’avait jamais songé entreprendre, il la poursuit avec énergie. Mais en même temps qu’il émergera à une conscience nouvelle de sa destinée, son pouvoir de destruction ira croissant, jusqu’à sa rencontre finale avec le Minotaure. Y survivra-t-il encore une fois ?

Dans ce récit étrange, en dehors du temps, où le mythe du Labyrinthe est revisité avec des implications nouvelles, se côtoient onirisme et précision technique, déserts inquiétants et quotidienneté ritualisée, interventions d’objets magiques et relents d’oppression totalitaire. Y croire au premier degré semble irréaliste, et pourtant on sent constamment la vérité sous-jacente, intemporelle, et donc actuelle.

Postface de Nadine KATZ

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